Tant de temps pour arriver au port.
Tant de temps pour s'affranchir,
oser prendre des risques, oser être soi.
Qu'est-ce qui est le plus difficile?
S'accepter. Et donc, préalablement, se connaître.
Pour ne pas devenir ce qu'on est pas
mais qu'il aurait fallu être si on n'était rien dedans.
Se connaître pour devenir soi, à nul autre pareil.
Se connaître en creusant,
dans la confrontation ou la négociation,
dans la perte ou l'abondance,
pour apprendre à s'aimer, si petit qu'on soit.
Le plus éprouvant, c'est d'accepter sa différence,
de se reconnaître seul.
On ne peut rien pour l'autre qu'être aux mieux de soi,
et parfois, c'est de la très grande fragilité.
Ne pas prendre les jugements des autres comme des condamnations,
ne pas se soumettre à la bonne réputation,
se moquer d'être noté, évalué, catalogué, rejeté.
Résister aux critiques, à la répression, aux mauvais conseils,
aux séductions, aux compromissions.
Se tenir loin de ceux qui détraquent.
Expérimenter par soi-même et accepter de se tromper,
de dévier, d'être faible, immature, influençable.
Expérimenter et recommencer.
Ne pas abandonner ce qui tient à cœur
pour faire plaisir à quelqu'un qui, au fond, n'en demande pas tant.
Et s'il demande trop, savoir refuser, quitter, partir.
Le plus difficile finalement,
c'est être capable de supporter l'incompréhension
et les reproches de ceux qu'on aime.
Mais le plus épuisant,
dans un monde empoisonné d'images,
qui ne cesse de harceler d'informations et d'assignations,
c'est de prendre suffisamment de distance
pour se créer soi-même.
Alors, quand, sur son propre écran, on créé ses propres images,
on finit par découvrir le vide qu'il faut pour ses projections.
C'est par ce blanc, cette vacuité, qu' enfin, un jour,
on ne s'identifie plus à ses scénarios.
Alors peut être contemplé l'arc en ciel!
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